JOURNAL D’UN VACATAIRE IGNORANT

Le livre : le Journal d’un vacataire ignorant retrace l’expérience d’un semestre en tant que vacataire en première année de licence au sein du portail Sciences humaines et sociales de l’Université Lumière Lyon 2. Attiré par le motif d’une déméthodologisation, découvert dans un document cadrant cet enseignement pourtant intitulé « méthodologie », je me suis engagé comme enseignant vacataire au sein de deux TD. Faisant le constat de mon incompétence, de mon ignorance, j’ai entrepris de documenter cette expérience de vacataire au sein de mon journal de praticien-chercheur, en faisant dialoguer les TD entre eux et, plus largement, avec d’autres situations que je vivais au cours de la même période. Écrire depuis cette expérience m’a permis d’appliquer pour moi-même la proposition que j’avais faite aux étudiante·s du TD, peut-être la plus centrale : « faisons ce que l’on veut, ce que l’on a besoin de faire mais documentons-le ! ». Pour familiariser (méthodologiquement) les étudiant·es à la tenue d’un « carnet de recherche », je les ai invité·es, pendant le TD, à réaliser eux-mêmes et elles-mêmes leur propre carnet. Je les ai ainsi embarqué·es dans une « pédagogie par le faire ». Lors de ces TD, ignorant ce qui m’attendait et intrigué par l’idée de « déméthodologiser », j’ai expérimenté avec les étudiant·es, au fil des séances, des « faire méthode » qui ont pris racine dans les trouvailles et les difficultés éprouvées ensemble, collectivement, et qui ont contribué à ce que les expériences deviennent d’authentiques expériences de formation et de recherche, sous forme de podcast, de carnet, blog collectif ou, encore, playlist, fanzine…Ce livre prolonge ainsi le processus de co-apprentissage entre les expériences, processus que nous avons activé au sein du TD et qui continue donc d’opérer pour moi aujourd’hui, et qui jouera aussi, pareillement – je l’espère – pour mes futur·es lectrices et lecteurs.

•••

La collection : la collection fulenn défend des écritures en sciences sociales très en prise avec les expériences (de vie, de résistance, de création, de lutte, d’entraide, de coopération…) – des écritures qui n’évacuent jamais la dimension sensible des enquêtes et analyses, et qui assument leur caractère nécessairement situé, sur le plan des rapports de classe, des enjeux de qualification / disqualification, des assignations et des émancipations de genre ou, encore, des logiques de racisation. De telles écritures intègrent donc une forte capacité auto-réflexive, à un haut niveau d’exigence, tant sur les conditions de la recherche et ses processus, que sur les prises, emprises et déprises des positions et postures. La science sociale qui intéresse fulenn est une science sociale résolument engagée dans la vie, en solidarité avec les communautés et personnes invisibilisées et minorisées, réprimées souvent, une science sociale qui ne se cache pas frileusement, parfois lâchement, derrière une prétendue neutralité, mais qui se risque et s’expose, une science sociale qui ne dissocie jamais efforts de compréhension et tentatives de transformation sociale, une science sociale farouchement arrimée à des idéaux de liberté et aux causes communes de l’égalité. Fulenn publie des autrices et auteurs qui mobilisent leur « faire recherche » pour construire et cultiver des milieux de vie encore habitables, en terme écologique et démocratique, et qui le font évidemment en coopération étroite avec les personnes immédiatement concernées. Fulenn signifie étincelle en breton, et c’est sous ce signe qu’elle place son travail éditorial : l’écriture des possibles et des alternatives, des douleurs et des joies, de la violence et de l’espérance, des luttes et des émergences, des insistances et des résistances.

À commander sur le site d’ours éditions : https://www.ours-editions.fr/.

Retour en haut